cahier de vacances : ça brûle 🔥
Hello 👋
Une édition spéciale spéciale mois d’août ☀️ que je t’écris sous pluies tropicales à Dijon city beach (en vrai c’est une très bonne nouvelle !)
Pour les nouveaux : bienvenue dans la Flowletter !
On est déjà à la 36 ème édition, tu peux d’ailleurs retrouver toutes les archives ici.
Je m'appelle Romy, je suis entrepreneuse nomade, passionnée de sport et de voyages.
En ce moment d’ailleurs un petit peu moins nomade puisque j’ai posé mes valises chez moi (enfin chez mes parents) en Bourgogne … et parce que j’ai décidé de rester un peu plus longtemps que prévu.
Long story short, si tu as lu cette newsletter, j’avais prévu de louer un van pour vagabonder sur la côte atlantique entre le Sud Ouest de la France, l’Espagne et le Portugal tout l’été et jusqu’à fin septembre …
Finalement, en revenant à Dijon, j’ai retrouvé beaucoup de choses qui m’avaient manqué ces derniers mois :
Du calme, des routines, un environnement connu et pas trop stimulant pour m’aider à prendre soin de moi, ma famille, mes amis (ceux de longue date, qui me connaissent et m’aident à me retrouver).
Alors comme je me sentais bien exactement là où j’étais, j’ai changé mes plans.
Mais bon comme je louais quand même jusqu’à la fin de l’été, je me suis dit que c’était con de ne pas en profiter.
Alors je suis partie en Vantrip d’une dizaine de jours dans le Jura, et un petit bout de la Haute-Savoie 🏔
Et franchement c’était une super décision !
J’ai réalisé (mieux vaut tard que jamais) que j’avais passé 20 ans de ma vie en Bourgogne, sans même prendre le temps d’explorer tous ces paysages incroyables à seulement une centaine de km (la honte).
Au programme du roadtrip :
un max de petites routes, pas d’autoroute, on prend le temps de kiffer le voyage (et on fait des économies parce que les péages en van c’est abusé)
une bonne quantité de dénivelés, les montagnes du Jura et de Haute Savoie sont parfaites pour de belles randonnées !
des ploufs dans les lacs pour se rafraichir
quelques sensations fortes : via ferrata, saut en parachute …
des “coucou” à des copains (et nouvelles rencontres) sur le chemin !
Franchement c’était incroyable !
Je te partage mon itinéraire en van dans la prochaine édition, d’ici-là, tu peux retrouver mes aventures en images sur Instagram.
Par contre, pendant ce voyage, je dois aussi te dire que j’ai pris de belles claques.
Petite aparté : Tout d’abord sache que, comme beaucoup, la question environnementale me préoccupe et je me questionne notamment sur comment adapter mon mode de vie dans ce contexte d’urgence climatique.
D’ailleurs si le sujet t’intéresse, je te recommande l’épisode avec Sonya, nomade, activiste et éco-anxieuse 🎙.
Pour autant, je suis loin d’être le meilleur exemple, je n’avance pas aussi vite que certains de mes homologues engagés, mais je pense que c’est important de te partager mes réflexions, même imparfaites, mes doutes, mon cheminement…
Donc, dans mon van après quelques jours d’alternance silence et hits des années 2000, parce que je commence à me sentir seule, j’allume la radio et là … ça ne s’arrête plus !
La France brûle 🔥
Bien-sur on le savait avant … mais quand tu passes 5 heures par jour sur la route et que tu entends la même info tous les quart-d’heure (parce que la ligue 1 a à peine démarré et que le reste du monde passe aux oubliettes quand il s’agit d’actualités françaises) ça commence à faire chauffer la cervelle.
Quelques jours après mon passage au Lac Vouglans, c’est Cernon juste à côté qui est en flammes. Mes parents me suggèrent d’éviter les forêts, je traverse les paysages séchés, je me baigne dans des lacs à moitié vides, je raye les cascades de mon itinéraire …
et cette chaleur ! 🥵
Je suis d’ailleurs tombée sur cet article de Bon pote qui explique à partir de quel degré on peut mourir de chaud (au sens propre) … la réponse en réalité bien plus basse que le record mondial de 53° atteint cet été en Iran.
Il explique notamment la notion de thermomètre mouillé, soit le mauvais combo chaleur + humidité.
et nous on transpire 🥵
En parlant d’humidité : Savais-tu qu’il est recommandé de NE PAS essuyer sa transpiration ? 💦
C’est ce que m’expliquait ma belle-soeur, pendant que je suais à grosses gouttes lors d’une sortie course à pied.
aparté #ondormiramoinscon
L’évaporation de la sueur a pour effet de réguler la température du corps.
En passant de l’état liquide à l’état gazeux, chaque gramme de sueur absorbe 2.427 joules d’énergie émise par notre corps, et dissipe la chaleur correspondante dans l’environnement. (Slate.fr)
👉 Si tu essuies trop vite ta transpiration, tu interromps le processus et ton corps aura besoin d’en produire encore plus pour te rafraichir.
Bon, je reprends : j’ai passé plusieurs heures par jour à écouter avec attention tous ces chiffres, toutes ces explications, toutes les mesures que l’on prend ou que l’on ne prend pas pour sauver la planète.
Mais c’est quand j’enfilais mes baskets et que je partais en randonnée que tout pouvait enfin se décanter dans ma tête.
Réflexions de randonneuse !
En fait, avoir des moments de calme, sans stimuli extérieur, sans être en permanence interrompue de nouvelles informations, d’avis des uns et des autres … que j’ai pu réfléchir, me faire ma propre opinion.
Voici quelques réflexions :
Ça ne va peut-être pas plaire à tout le monde, mais je pense que, dans le débat écologique, l’hypocrisie est largement répandue.
Je m’explique : notre génération a grandi dans une société profondément individualiste.
Nos décisions sont très souvent menées par des intérêts personnels, voire égoïstes.
À l’échelle des nations, on essaye de faire bouger les choses pour l’environnement … mais seulement tant que l’on n’a rien de plus important ou de plus “urgent” (comme la crise Covid ou l’approvisionnement en pétrole avec la guerre en Ukraine*).
*qui pourrait d’ailleurs servir d’électrochoc quant à notre dépendance en énergies fossiles, mais bon …
À l’échelle des citoyens, j’en connais énormément (et je pense que je peux me compter dedans) qui essayent d’améliorer leurs comportements … jusqu’à ce que ces actions soient en friction avec des intérêts personnels, plus importants.
Ces intérêts peuvent être financiers, économiques, pratiques, relationnels …
Prenons quelqu’un de très engagé pour la planète … si demain sa grand-mère fait un infarctus à l’autre bout du monde, je suis prête à parier qu’il/elle prendra l’avion pour être à ses côtés (et ça ne me choque pas).
À l’inverse, parfois ces intérêts personnels ont un impact positif sur l’environnement (mais c’est pas toujours fait exprès)
Par exemple : la ville d’Annecy pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, a mis en place la gratuité de tous les bus de la ville cet été.
Sauf que pour beaucoup, c’est l’explosion du prix de l’essence qui a motivé les conducteurs à opter pour les transports en commun.
L’impact positif sur l’environnement est donc ici plutôt une conséquence.
La pyramide des besoins : où se trouve la planète ?
Pour aller plus loin je me suis amusée à reprendre la pyramide de Maslow et à me demander, quelles seraient nos réactions/actions, à quelle échelle, en fonction de où on place le curseur “environnement” dans la pyramide :
Le socle de la pyramide est constitué des besoins physiologiques fondamentaux (se nourrir, se laver, dormir, se reproduire …).
Vient ensuite le besoin de sécurité, puis celui d’appartenance, d’estime de soi et enfin d’accomplissement.
Au début, on peut dire que l’écologie était considérée comme une “tendance”, elle répondait donc à un besoin d’estime, de reconnaissance sociale.
Puis quand les mouvements ont commencé à prendre de l’ampleur, elle est devenue un besoin d’appartenance, à un groupe, une communauté.
A ce stade, il semble logique de ne s’intéresser qu’à la cause environnementale une fois les besoins physiologiques et de sécurité comblés.
C’est d’ailleurs pour ça que, pour les populations qui n’arrivent même pas à répondre à ces deux premiers besoins humains, l’environnement n’est clairement pas une priorité dans leurs vies.
C’est seulement quand on commence à considérer l’écologie avec un prisme de sécurité, de survie … que l’on peut envisager un vrai engagement pour la planète.
Les forêts brulent 👉 au feu les pompiers (sécurité)
L’acidification des océans 👉 destruction de l’écosystème marin (plus de poissons, plus de pêche)
La sécheresse 👉 terres agricoles détruites (besoin physiologique) 👉 conflits dans le monde (sécurité)
etc.
Mais si on (citoyens lambda, politiques, acteurs économiques …) commence à réaliser l’impact de la crise écologique sur nos besoins fondamentaux … pourquoi on ne fait rien?
Une question de point de vue
Un constat est que l’action est bien plus immédiate quand on se sent directement concerné(e).
A l’instar des randonneurs ou des surfeurs engagés dans les mouvements 0 déchets, les Annéciens voient le niveau du lac baisser, les bourguignons ont peur pour le rendement des vignes, les agriculteurs pour leurs terres et le bétail …
En fait, je pense que ce qui fait qu’on est plus ou moins sensible et engagé sur un sujet, c’est une question de proximité.
Proximité dans le temps : quelle est l’urgence de la situation ? Par exemple, l’action des Etats face à la crise sanitaire ou la solidarité européenne pour gérer les incendies.
Proximité dans l’espace : les français crient à l’urgence quand leurs forêts brulent … (on n’avait pas un tel engouement quand les feus étaient en Californie ou en Amazonie).
Proximité par association : je connais quelqu’un qui a vécu ça, donc je me sens responsable … par exemple, les proches de pompiers …
Finalement, au niveau global comme individuel, c’est un vrai défi que d’arriver à bousculer les intérêts établis et s’extraire de cette logique court-termiste.
Parce que comme l’expliquent les experts pour le climat : la situation est déjà urgente … et si on attend encore, ce sera trop tard.
Voilà ! 5 heures de rando plus tard, de retour dans mon van je te partage comme promis mon itinéraire dans la prochaine édition 😉
Merci ❤️
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