N°1 Préparation mentale, de quoi parle-t-on (vraiment) ?
Temps de lecture : 15 min
Hello à toi,
Bienvenue dans cette première édition d’un nouveau chapitre pour cette Newsletter.
Au programme pour les prochains mois (peut-être plus si j’arrive à tenir le rythme) : une Newsletter par semaine pour apprendre à comprendre, gérer et optimiser ton mental.
Comme tu le sais certainement déjà, j’ai suivi une formation (diplôme universitaire) pour devenir préparatrice mentale.
J’accompagne désormais les personnes qui souhaitent mettre leur cerveau (et ça comprend leurs émotions) au service de leurs objectifs.
Alors pour commencer cette série, je te propose de faire un point sur ce qu’est (réellement) la préparation mentale.
Je dis “réellement” parce que sa définition est encore méconnue, et son cadre d'application assez flou (souvent limité à tort à quelques domaines, comme le sport de haut niveau).
Dans cette Newsletter, je vais essayer de répondre aux questions suivantes :
D’où vient la préparation mentale ? Quelle différence avec le coaching ou les thérapies ? À quoi sert-elle ? À qui s’adresse-t-elle ? Et comment est-il possible de s’en servir (ponctuellement ou au quotidien, seule ou accompagné(e) d’un professionnel) ?
Allez, c’est parti !
Préparation mentale = PM (pour aller plus vite).
On entend de plus en plus parler de préparation mentale, c’est vrai !
Mais personnellement, jusqu’à il y a environ un an, je n’en avais pas grand chose à faire 🙊.
J’ai toujours associé la préparation mentale au sport de haut niveau, et comme je n’étais ni coach, ni entraîneuse, ni athlète… Je ne me sentais pas concernée.
Petit à petit, j’ai commencé à entendre parler de “coaching” (coach de vie, life coach, coach en émotions…). Parce qu’il est davantage admis que le coaching puisse s’adresser à tout le monde, c’est par cette voie que j’ai commencé à m’intéresser au vaste sujet du mental.
La PM a connu son essor dans le sport de haut niveau (elle est une application de la psychologie du sport “qui a pour objet l'étude des aptitudes mentales et psychologiques qui déterminent la performance sportive ou physique”).
C’est d’ailleurs pour ça que les athlètes ont d’abord été suivis par des psychologues (du sport) avant que les préparateurs mentaux ne se fassent leur place.
Cependant, les années et l’expérience ont permis de montrer que, comme le coaching, on pouvait facilement transposer les objectifs et méthodes de la PM à n’importe quel domaine, n’importe quel profil de personne, ou n’importe quel groupe (pour ce qui est des aspects collectifs), sportifs ou non.
À quoi sert la prépa mentale ?
Il y a certes des nuances entre le “coaching mental” et la “préparation mentale”, mais le dénominateur commun est l’idée selon laquelle on peut influencer mentalement ses performances, c’est à dire la réussite de ses actions ou l’atteinte de ses objectifs, et ce dans des domaines aussi bien professionnels que personnels.
Au delà des performances, je crois aussi fortement à la PM pour retrouver un équilibre et du bien-être, ce qui, par ailleurs, impacte positivement nos performances.
Performance ou bien-être : je t’en parle dans une prochaine édition.
L’objectif de la préparation mentale est donc d’influencer mentalement ses performances et de protéger son potentiel, en optimisant ou en renforçant ses habiletés mentales.
Pour bien comprendre :
“Protéger son potentiel”
Dans un contexte de stress (face à un défi), de pression (en vue d’un résultat), on a tendance à “perdre ses moyens” : comme si nos ressources se désactivaient. Nos automatismes se perdent, on a du mal à accéder à nos pleines capacités (mentales ou physiques).
Exemple n°1 : je m’apprête à passer un concours pour lequel je suis très bien préparé, je connais mes cours sur le bout des doigts, je me suis entraîné(e) à m’exprimer devant un jury.
Mais le jour de l’examen le stress est tel que j’ai des trous de mémoires, je n’arrive plus à me concentrer, mes émotions prennent le dessus, j’ai les mains moites et je commence à bégayer…
Exemple n°2 : Je suis un des meilleurs de mon équipe au penalty, je suis rapide, précis, puissant… C’est presque devenu naturel, je tire sans réfléchir et la balle atterri au fond du filet. À chaque entraînement j’ai un taux d’échec proche de 0%.
Mais ce jour là, l’enjeu est plus grand, le public est on 🔥, on joue notre place en demi-finale et ce penalty est déterminant. Tout d’un coup, je ne suis plus sur de moi, je me demande si je ne ferai pas mieux de laisser le capitaine tirer, je commence à réfléchir à où je veux envoyer le ballon, j’hésite et mes jambes commencent à trembler…
“Développer ses habiletés mentales”
Un trou de mémoire, des difficultés à se concentrer ou à gérer ses émotions, des signaux physiques du stress, un discours interne négatif, la perte des automatismes… Autant d’exemples courants où le mental est déstabilisé et n’arrive pas à s’auto-réguler.
Au même titre qu’on peut entraîner ses habiletés physiques ou intellectuelles : la force, la vitesse, la coordination, l’endurance, la mémoire, le raisonnement ou les compétences verbales.
On peut entraîner (développer, renforcer, optimiser) ses d’habiletés mentales : la concentration, la gestion de l’énergie et des émotions, le lâcher-prise, la fixation d’objectifs, la (re)motivation, la visualisation, la communication…
Attention : Dans les exemples précédents, notre étudiant et notre sportif perdent l’accès à leurs ressources (naturelles) et leurs capacités, à cause du stress.
Le stress est cependant un état passager.
On est sur un travail d’adaptation, de “gestion” (des émotions, de la concentration, de la communication).
Il faut cependant garder en tête que parfois le problème est plus profond : Un manque d’estime qui fragilise la confiance en soi, des croyances limitantes, la timidité, la peur de l’échec…
La PM peut alors s’utiliser comme un vrai travail de fond (par exemple avec un format “coaching” qui se rapproche un petit peu plus d’une séance de psy que d’un programme d’entraînement mental.
Dans ces cas là on ne parle pas de “protéger” son potentiel, mais plutôt de reconstruire des bases solides au développement de ce même potentiel.
La Préparation mentale, pour qui ?
La PM peut à la fois s’adresser à un athlète confirmé, comme à un sportif du dimanche qui veut courir son premier 10 km (bravo si c’est ton cas !)
Elle est de plus en plus utilisée par les artistes, mais aussi les étudiants en préparation de concours, les entrepreneurs pour gérer leur charge mentale, les chefs d’entreprise ou les managers que ce soit à titre personnel ou pour leurs équipes.
Dans le cadre de ma formation, j’ai cumulé plus de 100 heures de coaching des profils très différents :
une équipe de foot féminine en ligue 1
plusieurs entrepreneurs et solo-preneurs
une cadre à haut poste et sportive amatrice
un étudiant en préparation de concours
un triathlète professionnel…
Personnellement, la préparation mentale m’aide aussi dans les différents domaines de ma vie : entrepreneurial, sportif, personnel ou encore relationnel.
En réalité en préparation mentale on a juste besoin d’un objectif.
Mais il n’y a pas vraiment de règle :
Il peut s’agir d’un objectif d’action (réussir à faire quelque chose, à prendre une décision), de résultat, de performance (sportive, professionnelle), de progression/ d’amélioration dans un domaine, de recherche d’équilibre, de bien-être ou encore de développement personnel …
Quelques exemples concrets :
gérer un speech, assurer une présentation importante
préparer une course, un objectif sportif
récupérer plus vite d’une blessure
réussir un examen, protéger tes connaissances le jour J
y voir plus clair dans tes projets, clarifier tes objectifs pro/perso pour optimiser ta performance
revenir d’une journée stressante et retrouver un état émotionnel adapté à ta vie familiale, sociale
travailler ta communication et créer de la cohésion d’équipe en tant que manager
trouver ta place dans une équipe (sportive ou au travail)
prendre confiance et oser : demander quelque chose, faire des choix compliqués, augmenter ses prix, dire non !
construire une routine (personnelle, sportive) de performance et de bien-être
Si tu as un objectif et que tu te demandes encore si le coaching ou la préparation mentale peuvent t’aider, n’hésite pas à m’écrire pour en discuter !
Quelle différence avec la psycho ? Les thérapies ?
L’objectif (le besoin)
La psychologie est “l'étude scientifique des comportements et des phénomènes mentaux”.
On peut donc identifier la préparation mentale comme une application de la psychologie.
Attention à ne pas confondre psychologie et psycho-thérapie.
Selon le grand maître wikipédia “La psychothérapie comprend les soins ou l'accompagnement, prodigués par une personne formée à cela, à une ou plusieurs autres personnes souffrant de problèmes psychologiques”.
Le but de la thérapie serait à priori de “traiter”, de “réparer” : en gros, la thérapie serait là quand on souffre, quand ça va mal.
Je ne suis pas experte dans le domaine mais ce que je comprends c’est qu’il ne faut surtout pas prendre les prépa mentaux pour des thérapeutes 😉
Par ailleurs, le métier de psychologue est reconnu et réglementé par l’Etat.
Le coaching et la préparation mentale ne le sont pas.
Petit aparté : il y a aussi des différences entre coaching et préparation mentale, je t’en parlerai dans une prochaine édition. Spoiler : j’utilise les deux dans mes accompagnements.
En ce qui me concerne j’ai suivi un diplôme universitaire coaching et préparation mentale, sur 6 mois à hauteur d’une semaine de cours par mois, soit 200h de cours et 100h de coaching…
C’est déjà bien par rapport à tous ceux qui se disent Préparateurs mentaux parce en ayant suivi un module de cours de 10h sur la gestion du stress en ligne… Mais qu’on se le dise, on est loin de 5 à 7 ans d’études.
Clairement, on ne fait PAS le même métier.
Dans un sens comme dans l’autre.
Il y a des situations auxquelles la préparation mentale (idem pour le coaching) sera plus adaptée que des séances avec un(e) psy, justement parce que l’approche est différente.
Et, très important, il y a la notion d’objectif, qui oriente toujours le travail de préparation mentale vers l’action.
La méthode
La préparation mentale permet d’accompagner les coachés, personnes ou groupe vers l’atteinte de leurs objectifs : de productivité, de performance, de réussite ou encore la recherche d’équilibre et de bien-être.
Pour cela, les préparateurs mentaux ont une sorte de boîte à outils.
Mais des outils ne servent à rien sans méthodologie, sans compréhension scientifique et psychologique de pourquoi ou comment les utiliser.
C’est un peu comme si vous essayiez de monter un meuble IKEA sans savoir de quel meuble il s’agit, à quoi il vous servira, où vous allez le mettre dans la pièce et peut-être sans la notice : c’est jouable ! Vous allez sûrement construire un truc, mais potentiellement pas dans le bon sens, sans toutes les vis et donc certainement très peu durable dans le temps.
La préparation mentale est un ensemble de méthodes, de techniques (dont l’écoute active, le coaching) et bien évidemment d’outils au service d’objectifs, et tournés vers l’action présente ou à venir.
Une autre particularité (qui différencie par ailleurs la PM du coaching) est le principe d’entraînement mental.
J’approfondirai ce sujet dans une prochaine édition mais rapidement : L’objectif de l’entraînement mental est de jouer sur la plasticité du cerveau et de permettre à la personne de développer/ renforcer ses habiletés mentales.
Jean Fournier (chercheur à l’INSEP) définit en 1998 la préparation mentale comme « le fait de développer des habiletés mentales, cognitives dont le but principal est d’optimiser la performance personnelle tout en promouvant le plaisir de la pratique et en favorisant l’atteinte de l’autonomie »
Cette notion d’autonomie est elle aussi essentielle en préparation mentale.
L’entraînement mental permet à la personne de devenir acteur du processus en :
1) apprenant à se connaître, reconnaître ses états mentaux, anticiper ses comportements.
2) se familiarise avec les techniques, afin de s’en servir de manière autonome, lorsqu’elle en ressent le besoin.
Attention donc aux préparateurs mentaux “pots de colle” comme on peut en voir sur certains bords de terrain. Un PM n’est pas un entraîneur (sauf s’il a la double casquette) et pas non plus un manager.
Un coaché ne doit en aucun cas être dépendant de son coach mental.
L’éthique et la déontologie du coach ou préparateur mental ne sont pas à prendre à la légère, j’aurai certainement l’occasion d’y revenir dans une prochaine édition.
Voilà pour aujourd’hui, je te laisse avec une recommandation de mini-série documentaire Netflix que j’ai adorée :
The Playbook (secrets de coach) , coach’s rules for life.
On y découvre le parcours de coach (entraîneurs) de renoms tels que Patrick Mouratoglou 🎾, Doc Rivers 🏀, José Mourinho ou Jill Ellis ⚽️ .
Ils/Elles nous partagent les “règles” qu’ils appliquent pour faire performer leurs athlètes, ou réussir eux-mêmes dans leur carrière, et dans leurs vies.
Coup de cœur pour l’épisode avec l’entraîneuse et sélectionneuse de l’équipe de foot féminine américaine (qui a notamment remporté la coupe du monde en 2015 et 2019).
N’hésite pas à me dire ce que tu en as en as pensé en commentaire de cette édition 🍿
À la semaine prochaine !
Roro
Avant de partir tu peux :
💌 Partager cette newsletter à tes amis, collègues ou co-workers
🎙 Écouter Génération Flow
💬 Me contacter (via linkedin ou par mail) si tu souhaites en savoir plus sur mes coachings.
👍 Laisser un petit ❤️ et un commentaire (juste en dessous) pour soutenir mon travail.