Dans les épisodes précédents 🍿
J’ai participé à un stage d’équi-thérapie 🐴
C’est quelque chose de très personnel, mais j’ai quand même j’ai décidé de te partager mon expérience et les leçons que j’en ai tirées.
Déjà un petit peu de contexte :
Dans le cadre de ma formation en préparation mentale, je me suis intéressée à ce qui se faisait de plus ou moins conventionnel dans le coaching.
Je suis alors tombée sur l’équi-coaching.
Bien que je n’y connaisse absolument rien aux chevaux, le sujet m’a intéressé.
Je me suis souvenue que Blandine, une amie de la famille était psychologue clinicienne, spécialisée en équi-thérapie.
Alors j’ai repris contact avec elle pour qu’elle m’en dise un peu plus :
L’équi-thérapie, ce n’est pas tout à fait de l’équi-coaching.
Comme son nom l’indique, on est dans le registre de la thérapie, de l’accompagnement psychologique, du soin.
Alors que l’équi-coaching porte surtout sur du développement de compétences, d’optimisation d’habiletés : management, cohésion de groupe, confiance en soi, gestion émotionnelle…
À la fin de notre discussion, Blandine m’a proposé de participer à une des retraites d’équi-thérapie qu’elle organise dans le Sud, près d’Aix-en-Provence ☀️
Ce à quoi je m’attendais :
La météo qu’on a vraiment eue :
En même temps, on était dans le thème de la retraite :
L’hiver et la peur de l’abandon 🥶
La peur de l’abandon est une forme d’anxiété qui découle d’une perte subie pendant l’enfance ou la vie adulte. Cette perte peut être liée à un événement traumatisant, ou résulter d’un manque d’attention physique ou émotionnelle.
Ces expériences négatives peuvent créer chez un enfant un sentiment d’instabilité et une détresse émotionnelle et entraînent un sentiment d’insécurité dans les relations aux autres : conjoints, amis, dans la famille ou dans le travail…
Je ne vais pas rentrer dans les détails de mon histoire personnelle, mais ce que je peux te dire c’est que je me suis assez reconnue là-dedans pour me dire que ça valait le coup d’essayer.
Maintenant, place au retour d’expérience :
Non, les chevaux ne nous parlent pas (enfin pas vraiment)
Parce contre, selon Blandine, “Le cheval est le miroir de nos émotions”
Imagine que quelqu’un puisse lire en toi, capter tes émotions, qui tu es, en quelques secondes… Ce quelqu’un c’est le cheval.
Le cheval est hyper-émotif, hyper-sensible : Il nous scanne, il entend nos joies, nos peurs, notre confiance, nos angoisses… Il sait tout ce que nous voulons cacher.
Il nous le met en scène avec son corps : Si nous avons peur, il va fuir. Si nous sommes en colère, il sera agressif. Si nous sommes tristes, il va venir nous consoler Si nous sommes nerveux, il va se montrer impatient, voir agité…
Bien sûr, moi aussi j’étais sceptique.
Et pas totalement rassurée : Se confronter à ses émotions, ce n’est pas simple.
Surtout quand on sait qu’on lutte pour ne pas leur laisser trop de place.
Surtout quand on sait que ça risque de faire mal.
Me voici donc dans le train, prête à écouter des animaux me parler de moi-même 😬
Après un petit-déjeuner et une méditation, la première étape de la journée était la “rencontre” avec les chevaux.
L’objectif : prendre le temps de nous connecter à eux et observer leurs comportements.
Chaque cheval a une histoire, mais on ne les connaît pas encore.
Je te partage quelques notes que j’ai prises pendant cette journée :
Partie 1 : accepter le vide
Je ne connais pas les chevaux, je ne sais pas comment faire avec eux.
Ils sont imposants, forts et mystérieux.
Je sens que je ne contrôle rien, je suis sur leur territoire.
Et en même temps je n’ai pas envie de m’imposer.
Je me sens mal à l’aise, je cherche ma place. Je n’ai pas envie de les brusquer, de les déranger.
Le calme, le silence, le doute… J’ai comme une sensation de vide en moi.
Je “sens” une connexion avec une jument, Nicky, ou plutôt je me dis qu’elle m’inspire confiance.
Je m’approche d’elle, doucement : elle ne bouge pas.
Je tends la main comme pour la caresser : elle tourne la tête pour m’esquiver.
#ghosting
Mon cerveau rationnel a beau me dire que c’est normal.
J’ai le sentiment de m’être fait rejeter.
Je juge cette émotion : “c’est ridicule, tu ne connais même pas cette jument”.
Certes, mais les sensations (poitrine qui se sert, tension dans les épaules) sont bien là.
Besoin d’amour 1-0 Roro 💥🥊
Après une courte pause, on part pour un deuxième “date” avec les chevaux 🔥
Je décide d’être plus patiente, de garder mes distances.
Je me balade au milieu des chevaux, je m’amuse avec un Poulain, Moon 🌙
Puis je m’arrête pour observer.
D’un coup : Nicky qui était à quelques mètres se retourne.
Elle me fixe, puis s’approche jusqu’à me coller.
Blandine semble étonnée.
Au moment du debrief, elle nous explique son histoire :
“Nicky vient d'Espagne, où le débourrage des chevaux se fait souvent à la dure. Elle semble avoir été maltraitée car elle ne supportait pas qu'on la touche et elle était en hyper-vigilance permanente.”
Avec ce qu’elle a vécu, elle ne faisait pas du tout confiance en l'humain, elle est très émotive et sensible, il a fallu énormément de temps pour qu’elle ait confiance en moi.”
Mais alors pourquoi cette démonstration soudaine de confiance et d’attention ?
Est-ce qu’elle a compris ce dont j’avais besoin ? A-t-elle senti mes émotions ?
Bilan de cette matinée
Il y a des choses dont j’avais connaissance, sans en avoir vraiment conscience.
Et je pense que ces scènes avec les chevaux m’ont aidé à y voir plus clair :
Leçon n°1 :
Tu ne peux pas “aller chercher” l’attention dont tu as besoin.
Plus jeune, j’ai vécu des choses difficiles, j’ai manqué d’attention d’une certaine façon.
Alors j’ai pris l’habitude d’aller la chercher.
J’ai toujours fait en sorte de remplir ce manque.
Or chercher à tout prix à combler ce vide, ce n’est pas non plus la solution.
S’il n’y a pas de vide, il n’y a pas d’espace.
Que ce soit dans le dialogue, dans les relations, dans le temps...
Il faut accepter ce vide pour qu’autre chose puisse trouver sa place.
À méditer 😉
Ça tombe bien, c’est la pause dej’ !
Partie 2 : cinéma d’émotions
Pour l’après-midi, on quitte les chevaux pour aller “jouer” avec des poneys.
La relation n’est plus la même.
Ils sont moins imposants (clairement).
Mais là encore, j’ai pris une claque !
Je me retrouve un peu par hasard à devoir m’occuper de Paquito.
Le casse c****** de la bande.
Il est nerveux et rebelle. Il mord pour qu’on s’intéresse à lui !
Il est hyperactif et prend beaucoup de place. Je dois prendre sur moi pour rester calme.
Paquito aussi a son histoire, Blandine nous l’a racontée après coup :
” Il avait été acheté pour tenir compagnie à une jument et ses prioritaires ne lui avaient pas mis de cadre alors il a commencé à mordre. Il a fini par être "abandonné" dans le champ sans soin.
Quand je l’ai récupéré, il était très en colère et à la fois il était en très grande demande d'affection et d'attention. Mais il ne savait pas manifester ses besoins, la seule chose qu'il connaissait c'était de mordre !
Il a fallu beaucoup de travail pour lui apprendre un autre mode communication et de relation que l'agressivité ou le fait d'envahir l'autre pour avoir de l'attention.”
J’ai “travaillé” quelques heures avec Paquito.
En l’observant, je me suis reconnue dans son comportement (#relou).
En observant mes réactions, mes émotions à ses côtés : j’ai compris ce que les autres pouvaient ressentir, percevoir ou interpréter de mes propres comportements.
Leçon n°2 :
Quand on manque de confiance en soi, quand on ressent cette peur de l’abandon on a tendance à trop en faire.
Le problème, c’est qu’à trop en faire, on crée l’effet inverse que celui recherche : le rejet.
Puis, c’est un cercle vicieux : notre comportement induit une réponse négative des personnes qui nous entourent, ce qui fragilise encore notre confiance, alimente nos peurs.
Alors, rappelle-toi :
Tu n’as pas besoin de faire pour exister.
Tu n’as pas besoin de crier pour que l’on t’écoute.
Tu n’as pas besoin d’envahir l’espace des autres pour qu’ils t’acceptent.
Conclusion
Il n’y a rien de magique dans l’équi-thérapie.
Les chevaux ne nous apprennent rien que l’on ne sait pas.
Ils mettent en scène des choses que l’on a déjà en nous, parfois que l’on a du mal à conscientiser.
Ils nous apportent des réponses, mais encore faut-il venir avec les bonnes questions.
Sans remise en question, sans axe de travail : difficile d’en tirer quelque chose.
À l’inverse chacun peut vivre sa propre expérience.
Une même scène va être perçue de façon différente par les personnes, en fonction de leurs vécus, leur vie actuelle, leurs douleurs, leurs peurs, leurs filtres de perception…
Je pense que les chevaux ne sont pas exactement le reflet de nos émotions, ils sont les metteurs en scène de notre propre cinéma 🎬🍿
Voilà, c’est terminé pour aujourd’hui.
Si tu es encore ici, c’est sûrement que ce partage d’expérience t’a intéressé. Peut-être qu’il t’aura permis de réfléchir à tes propres peurs.
Si tu veux en savoir plus sur l’équi-thérapie, tu peux suivre Blandine sur les réseaux : Linkedin et Instagram.
Et si tu souhaites participer à une de ses retraites ou formations, n’hésite pas à dire que tu viens de ma part 😉
Merci et à très vite 🫶
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Merci Romy pour ce partage, j'ai adoré l'histoire de l'équipe-thérapie que je ne connaissais pas du tout !
Merci pour ce partage très intéressant.
J'ai entendu parler d'équi-coaching/thérapie à plusieurs reprises mais je n'ai pas encore tenté.